C'est un aveu amer. Le juge qui dirige le procès de l'autoroute est-ouest a reconnu publiquement lors des auditions des témoins et des accusés qu'il n'a pas le pouvoir ou les prérogatives de convoquer un ministre comme Amar Ghoul alors que celui-ci est officiellement accusé d'avoir touché d'importants pots-de-vin. Le magistrat du tribunal criminel d'Alger n'a pas caché sa faiblesse face à à l'impossibilité de convoquer un membre du gouvernement. Selon c juge, il y a une procédure complexe qu'il ne peut guère appliquer, a-t-il répondu lorsqu'il a été interpellé par Mohamed Khelladi, l'un des accusés dans ce scandale, sur l'absence d'Amar Ghoul dans ce procès. Ce magistrat ira jusqu'à expliquer qu'Amar Ghoul a été "entendu par écrit et ce n’est certainement pas moi, un petit juge, qui vais ramener un ministre en activité. Il y a une procédure qu’il faut respecter", justifie ce juge. Tout indique donc que face aux révélations fracassantes, les ministres du gouvernement ne risquent pas d’être inquiétés. Visiblement, notre fameuse "réglementation" les protège. Amar Ghoul et ses camarades peuvent donc dormir tranquillement...